Il est entendu que l’art aborigène, celui issu des zones où les Aborigènes ont conservé leur culture à peu près intacte, à un sens, une signification profonde dont le sens, à nous occidentaux, nous échappent. Bien sûr, les gens sont mieux informés, ils ont entendu parlé des « pistes chantées », des histoires du « Dreamtime », du Temps du Rêve.
Nous allons revenir sur ces éléments mais nous souhaitons que le lecteur s’interroge avant. Oui, vous verrez là des œuvres de grands initiés, des gens qui ont transformé non seulement l’image que les gens se sont forgées des Aborigènes – encore trop souvent à peine considérés dans leurs propres pays – mais on permis avec l’introduction de la pratiques des arts à l’occidental (sur des supports pérennes) une reconnaissance internationale et un essor économique pour leurs familles en plus de la diffusion et au final, quoi qu’il puisse advenir, une sauvegarde partielle de leur culture.
Mais ils sont aussi de grands artistes, l’égale parfois des artistes occidentaux les plus célèbres. Car malgré cette attache au monde sacré du Rêve, la liberté artistique est bien réelle et certains ont su bousculer les frontières, les conventions picturales et hissé l’art aborigène au plus haut niveau.
Cet art mêle connaissances tribales, connaissances spatiales, celles des sites sacrés et de leurs histoires, de leurs créations par les Ancêtres mais sont aussi le reflet de personnalités riches, de revendications territoriales, sociales ou politiques. Ce sont des œuvres complexes malgré parfois un certain dépouillement dans la réalisation.
Même s’il est conseillé d’avoir un aperçu du contexte dans lequel sont nées ces œuvres, il n’est pas obligatoire d’en avoir la signification pour en apprécier la puissance visuelle, la poésie, le sens de l’espace.
Marc Yvonnou
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