Des noms bien complexes à retenir…
Le néophyte a parfois bien des difficultés avec les noms des artistes. C’est qu’il n’existe pas d’écriture chez les Aborigènes. Chacun a donc commencé à orthographier les noms selon ce qu’il entendait. On trouve donc des différences selon les auteurs. Heureusement, un effort a été entrepris depuis quelques années et il est de plus en plus rare de voir des différences comme Uta Uta devenir Wuta Wuta ou Anatjari se transformer en Yanatjarri (en quoi la prononciation ne diffère pratiquement pas).
Autre difficulté il n’existe pas, ou il n’existait pas de noms de famille – bien qu’ils aient tendance à voir le jour depuis peu. Les noms que se donnent les Aborigènes sont appelés « nom de peau » et 1/8 des hommes et 1/8 des femmes portent les mêmes noms dans la partie occidentale du désert (4 noms seulement dans la partie orientale comme Utopia) qui sont :
Pour les hommes : pour les femmes :
Tjupurrurla (Jupurrurla) Napurrurla
Tjapaltjarri (Japaltjarri) Napaltjarri
Tjungurrayi (Jungurrayi) Nungurrayi
Tjakamarra (Jagamarra) Nakamarra
Tjapanangka (Japanangka) Napanangka
Tjampitjinpa (Jampitjinpa) Nampitjinpa
Tjapangardi (Japangardi - Japangati) Napangardi
Tjangala (Jangala) Nangala
On utilise de plus en plus la terminologie des groupes ethniques de l’Ouest pour les noms de peau et ainsi Kaapa Mbitjana, un Anmatyrre, une ethnie qui vit plus à l’est, est le plus souvent nommé Kaapa Tjampitjinpa. Dans certains ouvrages consacrés à l’art aborigène on peut donner des liens de parenté entre 2 artistes qui ne seront pas réellement frères ou parents selon notre conception de la famille. Long Jack Phillipus Tjakamarra et Michael Nelson Jagamarra (Tjakamarra) sont très proches, « frères de peau », vivent encore tous les deux à Papunya mais ne sont pas réellement issus des mêmes parents.
De même les noms des ethnies peuvent changer comme Anmatyerre qui peut se retrouver sous l’orthographe Yanmadjeri.
Certains artistes sont si célèbres qu’on se contente de les nommer par leurs prénoms comme Emily, Clifford, Ronnie,… . Les initiés possèdent aussi un nom secret …
Suite à un décès il est en principe interdit de nommer le mort. On lui donne donc un autre nom pour la période de décès (durant plusieurs mois parfois) et les gens qui portent le même nom ou aux consonances approchantes doivent également modifier leurs noms pour cette période.
A cette classification peut s’ajouter, selon les régions, une autre structure, celle liée aux clans et aux moitiés. De ces systèmes va dépendre des droits et des obligations qui ont une très grande importance.