Nouvelle vente d'art aborigène chez Millon le 16 octobre 2021.
Nous organisons une exposition en collaboration avec le château du Rouet (83490 Le Muy), une belle exposition du 1er juillet au 15 août 2021. C'est ouvert tous les jours ! de 14h à 19h. Vous pourrez y voir quelques uns des grands noms de ce mouvement comme Ronnie Tjampitjinpa, Tommy Watson, Ningura Napurrula, Abie Loy Kemarre, Kathleen Petyarre,...
La Normandie se met aux couleurs australiennes et aborigènes cet été. Tout d’abord, au Havre, une exposition sur plusieurs sites présentera des pièces d’une très grande qualité, pour une partie les peintures qui avaient été montrées au Musée des Beaux-Arts de Rennes. L’expo vient d’ouvrir et se termina le 7 novembre. Les œuvres seront visibles au Muséeum d’Histoire Naturelle, l’Abbaye de Graville et l’Hotel Dubocage de Biéville. D’autre part, à Rouen, nous organisons une nouvelle exposition avec la galerie Rollin du 15 juin à la mi-juillet.
Mars offrait à la fois une vente aux enchères en Australie et une à Paris. Bien entendu, le marché, même si l’on sent depuis un an un renouveau en France avec des enchères plus soutenues, est plus porteur en Australie, surtout pour les pièces exceptionnelles. Certains artistes, déjà très prisés, voient ainsi la demande rebondir. Emily Kame Kngwarreye, la plus grande artiste de ce mouvement voyait une très belle pièce (121 x 150 cm) terminer à 266 000 euros, une autre pour 186 000 et une dernière pour 16 700 euros. La grande figure artistique du Kimberley, Rover Thomas surprenait. Les œuvres présentées étaient un peu décevantes, visuellement parlant. Pourtant une composition 60 x 100 cm atteignait les 57 000 €, un grand format (160 x 200 cm) près de 61 000 € et une toile de 1985, 56 x 86 cm, 48 600 €. Son collègue Freddie Timms était présent avec deux compositions assez grandes : la première, 122 x 135 cm, faisait 8 370 € et la seconde, 180 x 300 cm, un peu plus de 20 000 €. L’artiste « urbain » le plus recherché, Lin Onus décrochait quant à lui 137 000 € pour une toile très délicate (91 x 151 cm) et 26 600 € pour un format réduit, 27 x 63 cm. Toutes les régions et les styles ont vu des lots saluaient par de belles enchères. Dans les supports différents, 3 lots concernaient des photos. Mickael Cook obtenait 35 000 €, Brook Andrew 32 000 € et Tracey Moffat 167 000 €. Les peintures sur écorce d’eucalyptus de Terre d’Arnhem, souvent anciennes, des années 1960, ont été disputées. En résumant, Malawan Marika faisait 28 000 € (27 x 121 cm), Wandjul Marika 10 600 € (48 x 110 cm), Larrtjanga Ganambarr 10 000 € (84 x 37 cm), Mithinari Gurruwiwi 13 000 €, 3 petites écorce de Port Keats des années 1970 3 800 €, James Iyuna 7 600 pour une peinture de 1984 représentant le Python Arc en Ciel. Deux poteaux funéraires de Naminapu Maymuru, d’environ 200 cm chaque, partaient autour de 6 000 € chaque. Sur les îles, au large de Darwin, s’est développé l’art tiwi présent avec une seule pièce, de Kitty Kantilla, sur toile, 80 x 133 cm qui faisait 15 000 €. Dans le Sud Est de la Terre d’Arnhem Ginger Riley avait dans les années 1990 offert des peintures très personnelles, figuratives, colorées qui ont connues un succès rapide. On n’est donc pas étonné de voir sa toile (142 x 149 cm) partir autour de 50 000 €. Les débuts du mouvement pictural dans le centre de l’Australie étaient représentés par une petite composition sur panneau du célèbre Johnny Warangkula Tjupurrula de 1973. Il fallait 30 000 € pour repartir avec ce Rêve de Dingo. Pour la période plus récente, les toiles étaient des formats plus importants. Doreen Reid Nakamarra faisait 32 000 € avec une composition très contemporaine dans l’aspect. Yukultji Napangati 53 000 € (152 x 182 cm), Walangkura Napanangka 10 000 € (une très sobre peinture dans les teintes sourdes de 122 x 153 cm) et Makinti Napanagka, qui s’inspirait des jupes cérémonielles 5000 € (60 x 90 cm) ou 3 700 € (46 x 91cm) pour évoquer les autres femmes du même groupe linguistique. Les hommes étaient aussi présents. George Tjungurrayi obtenait 22 000 € pour une composition classique - mais pour nous moins intéressante – proche des formes gravées sur les boucliers ; tandis qu’un grand format (121 x 246 cm), avec ses motifs proches des empreintes digitales, été poussé à plus de 36 000 €. Bobby West Tjupurrula, une grande figure dans cette partie de l’Australie, dépassait les 11 000 € (153 x 183 cm) tandis que Patrick Tjungurrayi faisait plus de 15 000 € (122 x 153 cm). Mick Namarari voyait sa toile partir pour 7 500 €, un bon prix compte tenu de la qualité et du format (61 x 122 cm). La petite communauté de Mt Liebig, située entre Papunya et Kintore était représentée par une belle pièce de Bill Wiskey Tjapaltjarri qui a 36 500 € ne fait que confirmer le succès de cet artiste décédé en 2008. Dans le Sud du Désert, une composition très proche de celle que nous possédons dans notre collection personnelle, d’Angkaliya Curtis, à 13 300 €, dépassait très largement des estimations qui semblaient top basses. On peut encore noter pour cette région, Jimmy Baker (91 x 115 cm) à 5 000 € et Sylvia Ken qui a plus de 13 000 € doublait son estimation (mais là aussi probablement trop raisonnable). Pour terminer avec cette vacation australienne, revenons au Kimberley avec Eubena Nampitjin, la grande figure de Balgo avec 3 100 € (60 x 90 cm) et Jan Billycan à 13 000 € (91 x 121 cm). Le 13 mars, c’était Million qui dispersait 180 lots. Parmi la sélection de petits formats quelques-uns des noms bien connus des amateurs se distinguaient plusieurs œuvres. Liddy walker Napanangka, qui a fait carrière autour d’un style très classique, mais on peut dire du meilleur dans cette catégorie, décédée à près de 95 ans, voyait sa toile très sobre mais dynamique partir à 382 € (30 x 30 cm). Jeannie Petyarre avec des motifs floraux auxquels elle donnait un très beau mouvement faisait 700 € (46 x 46 cm). Plusieurs très belles compositions de Dorothy Napangardi, une des stars de ce mouvement étaient dispersées. Le plus petit, 45 x 45 cm dépassait les 900 € (918). Mais les plus grandes décevaient un peu, 2 000 ou 2 800 €... ça aurait pu faire mieux. Tout comme un grand format à près de 6 000 €. Certains artistes plaisent au public français. C’est le cas de Joy Purvis. Là aussi pour cette artiste on dispersait plusieurs toiles. La petite (45 x 45 cm) à 382 € doublait presque son estimation basse, comme un plus grand, dans des teintes de bleus (presque 900 € - 50 x 100 cm) et presque 1 800 € pour une estimation basse de 400 € pour un autre du même genre ! Gracie Morton, toujours active à 65 ans, voyait son petit format dépasser les 400 € (30 x 30 cm). Pour rester dans la communauté d’Utopia, chez les peintres les plus connus de cette région on notera, une fois encore, le succès d’Abie Loy – plus de 1 000 € pour une petite toile 30 x 30 cm ou encore 1 237 € pour un 60 x 60 cm et le plus grand, très beau, sur un fond rouge franchissait les 3 500 € (91 x 91 cm). Pour ce concerne sa série Sandhills, une toile aux lignes un peu larges, franchissait les 2 400 €. Kathleen Petyarre plus de 1 000 € également pour un Moutain Devil Lizard 33 x 42 cm beau mais manquant de finesse. A près de 6 000 € c’était une peinture sur ce même thème de 97 x 97 cm qui partait et une autre, assez proche 4 338 €.Un Bush Seed tout en délicatesse avec des tons très subtils (46 x 77 cm) était très disputés et triplé son estimation basse à près de 2 300 € alors qu’un grand format décevait à moins de 4 500 €. Sa sœur Gloria Petyarre avec son tapis de feuilles faisait 800 € (36 x 53 cm) mais une peinture, un peu fade il faut le reconnaître de l’autre série Moutain Devil Lizard ne trouvait pas preneur alors qu'une grande, aux teintes étranges, 102 x 120 cm faisait 2 041 €. Dans la série des Leaves, les enchères pour une toile assez grande s'arrêtait à près de 3 000 €. Elle aurait pu faire mieux sans doute si les teintes avaient été différentes. Leurs tantes, Minnie Pwerle 1 148 € (45 x 60 cm, un lot plutôt intéressant pour une peinture de ce cette taille) et Emily Pwerle 740 € (45 x 60 cm, très nerveux). Minnie voyait une autre pièce 80 x 80 cm faire 4 848 €, un format 96 x 116 cm dans un camaieu d'ocres et de jaunes frolait les 7 000 € (6 890 €) alors qu'une toile puissante visuellement, 108 x 150 cm dépassait les 5 700 €. Anna Price Petyarre 1 276 € pour un 61 x 61 cm dynamique et fin à la fois et près de 2 000 € pour un 76 x 91 cm. Josie Petrick Kemarre, dont la toile figurait sur la couverture du catalogue, été achetée pour près de 4 000 €. Pour finir avec Utopia, Kudditji Kngwarreye au rendu très moderne et au style très singulier connaissait un réel succès avec une première œuvre à près de 2 000 € (96 x 98 cm) mais plus de 7 000 € pour une seconde aux teintes chaudes (120 x 152 cm). Un beau Gracie Ward, mais il faut avouer que la qualité est quasi toujours au rendez-vous chez la fille de George Ward Tjungurrayi, 61 x 61 cm, faisait 1 020 € alors qu’un Mitjili Napurrula du même format faisait lui 1 276 €. Chez les précurseurs de ce mouvement un Turkey Tolson avec une petite composition reprenant son thème le plus célèbre, les redressements de sagaies montait jusqu’à 765 € (34 x 63 cm). Bessies Sims Nakamarra doublait aussi son estimation basse à 586 € (30 x 60 cm), tout comme Gail Porter (35 x 51 cm) à 535 €. D’autres artistes faisaient de très scores, un très précis, très délicat, Naomi Price, 30 x 60 cm 1 400 €, Nathalia Granites, même taille, 433 € (nous étions à Yuendumu au moment où elle peignait cette toile pour le centre d’art et l’avions filmée) ou venant des APY Lands, Jennifer Mitchell 535 € (36 x 63 cm). Judy Watson Napangardi est habituée aux prix élevés, y compris en France. Sa première toile, aux couleurs acidulées et qui manquait de précision atteignait tout de même les 2 552 € alors qu'une seconde œuvre, plus nerveuse, 60 x 93 cm trouvait preneur pour 3 445 €. Même si une grande pièce plutôt belle ne trouvait pas preneur, une autre, de la série Hairstring, reproduit dans un article de la Gazette de Drouot, 117 x 206 cm, franchissait les 8 000 €, le prix le plus élevé de cette vacation. Un Rêve des Sept Soeurs de Gabriella Possum, des œuvres qui plaisent beaucoup, 90 x 120 cm montait jusqu'à 4 083 € et une autre, un peu plus grande à 3 300 €. Une troisième toile de Gabriella, de son autre série, moins travaillée peut être, dépassait les 2 000 €, 90 x 110 cm Yinarupa Nangla, 90 x 120 cm, aux teintes subtiles, était disputée jusqu'à plus de 3 500 € (90 x 120 cm). A près de 5 000 € un très beau et grand Maureen Hudson trouvait naturellement preneur. Ronnie Tjampitjinpa, en fin de vie et qui ne produit plus depuis quelques années, décevait à 4 000 €. Sans doute, le choix assez audacieux des couleurs avait déstabilisé les éventuels acheteurs. Pour ce qui est des objets et des pièces de la Terre d’Arnhem, on pouvait faire le même constat, avec un réel succès pour des pièces assez petites. Une petite peinture sur écorce des années 1960, anonyme, bien encadrée, triplait son estimation basse à 765 €. Le lot suivant, également anonyme, avec une tortue au centre, dépassait aussi largement son estimation à plus de 500 €. Un élégant boomerang gravé de motifs symboliques, milieu du XX siècle, quintupler l’estimation à près de 1 000 €. Les sculptures dépassaient le plus souvent très légèrement les estimations tout comme les autres boomerangs, plus récents et moins intéressants. Un plateau en bois peint sur une de ses faces, venant du sud du Désert du Tanami, anonyme, doublait aussi son estimation moyenne à près de 400 €. On montrait aussi 2 poteaux mortuaires, un réalisait 1 531 € et un petit 765 € tandis que le seul didgeridoo frôlait les 200 €. La vente se terminait par un ensemble de peintures non tendues sur châssis. Elles étaient également disputées et, même si les estimations étaient très raisonnables, finissaient à des prix très correctes. Elles venaient de Papunya et dataient de la fin des années 1980 et du début des années 1990. On notera en vrac, William Sandy à 1 650 € (60 x 90 cm), Susan White 1 403 € (68 x 90 cm), Long Jack Phillipus (décédé en fin d’année dernière, il était le dernier témoin de la création du mouvement artistique avec Ronnie Tjampitjinpa) 957 € comme Janet Long Nakamarra. Evoquons pour finir les 1 020 € pour un Michael Nelson Jagamarra (la toile était moins élaborée que d’habitude), artiste très célèbre, ayant marqué le mouvement artistique. Michael est aussi décédé fin 2020, tout comme Wentja Morgan Napaltjarri.