Numida Nampitjinpa Groupe Pintupi – Kiwirrkua – Désert Occidental Numida (Nguninti) Nampitjinpa est née en 1954. Elle est marié à un peintre célèbre, Charlie Tjapangati et sa mère a été la seconde épouse de l’un des créateurs du mouvement, Uta Uta Tjangala.
Nyurapayia Nampitjinpa Moins connue du grand public, Nyurapayia Nampitjinpa, dite aussi Mrs Bennett, n’en est pas moins l’une des artistes les plus intéressantes. On pourrait sans peine la qualifier de « diva du désert » tant son charisme, son importance dans la vie culturelle et cultuelle – elle possède des droits sur de très nombreux sites sacrés – autant que son influence artistique lui confèrent une place à part parmi les artistes du Désert occidental. Née vers 1935, Elle était mariée au regretté John John Bennett Tjapangati (1937-2002), d’où son surnom de Mrs Bennett. Si elle est moins célèbre, c’est qu’elle a choisi de travailler avec un marchand indépendant, et sa visibilité est moindre lors des gros événements internationaux. Néanmoins, ce marchand, contrairement à beaucoup, a su lui confier le meilleur matériel, la pousser à produire des oeuvres de grande qualité, et a veillé à éliminer toute source de soucis pour qu’elle puisse se concentrer sur son art. Mme Bennett est décédé le 28 janvier 2013. Collections : National Gallery of Australia, Canberra, The Art Gallery de New South Wales, Museum and Art Galleries of the Northern Territory National Gallery of Victoria, Artbank Art Gallery of South Australia Aboriginal Art Museum, Utrecht, Hollande
Nyanu est née en 1951 sur un site proche de l’actuelle communauté d’Ernabella, au Nord de l’Australie Méridionale. Elle fait partie du groupe pitjantjatjarra. Elle a travaillé à la mission d’Ernabella, filant la laine par exemple. Puis elle rejoint la communauté d’Amata, plus à l’Ouest, où elle occupe plusieurs emplois (cuisinière pour l’école, travaillant pour la boutique,..). Profitant d’un large mouvement de réappropriation des terres ancestrales, elle gagne la communauté de Kalka, où elle vit toujours. Elle est l’une des artistes actives du centre d’art et a développé un style particulier où les animaux sont représentés de façon figurative Collection : Artbank, The Parliament House Art Collection, Canberra, The Lagerberg-Swift Collection, Perth, Sir James and Lady Cruthers Collection, Perth, The Martin Copley Collection, Perth, Sammlung Alison et Peter W. Klein, Nussdorf, Allemagne…
Nylari Tjapangati (Nyilari Tjapangardi) Ethnie Pintupi – Désert Occidental – Kintore Nylari est le fils du regretté Pinta Pinta Tjapanangka, l’un des créateurs du mouvement pictural. Nylari, s’il débute sa carrière de peintre en 1999 ne produira que peu de toiles avant 2004. Son style très marqué fait de lui l’un des artistes montants du moment avec l’aide appuyé de la coopérative artistique qui place ses œuvres dans les expositions prestigieuses. Il est né en 1964.
Nyunma Napangati Ethnie Pintupi – Désert Occidental Nyunma prend contact avec la civilisation occidentale en 1964 avec ses frères Kanya et Charlie Tjapangati, deux artistes importants. Elle a depuis participé à quelques expositions importantes dont le Genesis and Genius à Sydney.
Otto Jungarrayi Sims Ethnie Warlpiri – Désert Central – communauté de Yuendumu Otto se réfère principalement au voyage d’Ancêtres Japaljarri et Jungurrayi de Kurlurngalinypa (près de Lajamanu) jusqu’à Yanjirlypirri (à l’Ouest de Yuendumu) puis vers le lac MacKay. Durant ce trajet ils initièrent les novices, réalisant des cérémonies. Les Femmes qui les accompagnaient dansèrent et chantèrent également. Le site décrit est Yanjirlypiri associé au Rêve de l’Etoile. La lointaine ethnie des Pitjantjatjara vient jusqu’à ce site initier ses jeunes hommes. C’est un site hautement sacré et il n’est pas possible d’avoir plus d’informations sur cette toile. Otto tient cette histoire de son père, le grand Paddy Sims Japaltjarri (décédé en 2010), initié aux connaissances immenses et l’un des plus importants peintres warlpiri.
PADDY BEDFORD “KUWUMJI” (né vers 1922 – Gija) Nyunkunny, que l’on connaît sous le nom européen de Paddy Bedford, est un homme de loi Gija, né à Bedford Downs Station. Quelques années avant sa naissance, le propriétaire de la ferme de Bedford Downs, empoissonne un groupe d’Aborigène. Les survivants quittent cette terre pour rejoindre une ferme d’Etat à Violet Valley. Paddy retournera pourtant avec sa famille sur cette ferme de Bedford Downs (après que les chiens des aborigènes aient été abattus à Violet Valley). Lorsque le propriétaire verra pour la première fois ce bébé, il dit à ses parents qu’ils peuvent le nommer comme lui Paddy… Paddy est resté gardien de troupeau presque toute sa vie, travaillant souvent juste contre du thé et un peu de farine et de tabac. Pendant la saison humide, Paddy retourne dans le bush vivre de façon traditionnelle, incorporant de nouvelles connaissances tribales et améliorant ses techniques de chasse (Paddy était un très bon chasseur, utilisant le boomerang et le propulseur avec talent, se faisant une grande réputation). Initié Gija, il a toujours peint pour les cérémonies mais il se lance dans une carrière artistique tardivement, lorsque Freddie Timms quitte Turkey Creek, la célèbre communauté d’où sont issus tant d’artistes de renom, pour s’installer à Crocodile hole en 1997. On le qualifie parfois de second Rover Thomas (pour certain le meilleur artiste australien du XX ème). C’est que le style de Paddy est très sobre, d’une force et d’une beauté rarement égalées. Il décrit des thèmes traditionnels appartenant à sa famille mais aussi les éléments topographiques qu’il connaît (à la manière le plus souvent des artistes du Désert, comme vu du ciel). Souvent il s’agit simplement de quelques formes sommaires, des lignes très larges, des formes arrondies… Très tôt il attire l’attention des professionnels et des amateurs. Une revue artistique australienne l’a inclus dans sa liste des 50 artistes australiens à collectionner… . Quelques mois avant sa disparition il devient l’un des plus importants artistes australiens et les prix atteignent des records pour un artiste aborigène. Le Musée du Quai Branly s’est servi d’une de ses œuvres pour un décor. Une monographie lui est consacrée.
Paddy Bird Jungala (Ngal) Ethnie Anmatyerre – Utopia – Désert central est issu d’une famille d’artistes a l’influence considérable dans cette partie du Désert Central. Son oncle est Lindasay Bird Mptyane, un homme aux connaissances profondes, et sa mère, Ada Bird Petayrre (1930-2009) est l’une des célèbres sœurs Petyarre (Gloria, Kathleen, Nancy, Myrtle, Jeannie). Il est marié à Eileen Bird. Il se met donc à peindre naturellement (probablement à la toute fin des années 1980) en s’inspirant des sites dont il est les dépositaires, situés en général au sud d’Utopia. Coll : fondation Kelton (USA),…
PADDY CARLTON JOOLAMA (Ethnie Gajirrawoong / Miriwoong– né vers 1926/36) Paddy est l’une des grandes figures de l’Est du Kimberley. Comme les autres artistes du Kimberley, Paddy Carlton (nom venat du nom de la ferme de Carlton Hill)n’est pas son vrai nom; son, ou plus précisément, ses noms aborigènes sont Gwanbany et Malgbirr; des noms associés à un site sacré sur la Bullo River et à l’Ancêtre Python Arc en Ciel. Il réside dans le Nord Est du Kimberley à Mirrina. Comme il l’explique lui même, Paddy a appris à peindre avec son père et les doyens de son ethnie. A l’époque, on est alors à la fin de ce qu’ils appellent les Temps Sauvages ou les blancs n’hésitaient pas à tuer les aborigènes comme ils s’agissaient d’animaux, on ne peint pas sur des toiles. Paddy peint sur les roches, sur les corps et quelques objets pour les cérémonies. Les techniques très spéciales dont se servent alors les Aborigènes pour peindre, Paddy les a conservé et c’est ce qui fait son style si particulier. En particulier Paddy peint avec le smouth spray, mêlant dans sa bouche les ocres broyées, de l’eau et des gommes servant de liant avant de les projeter sur sa toile en crachant. Parfois il pose sa main sur la toile laissant apparaître l’empreinte de celle-ci comme les hommes de la préhistoire chez nous en Europe. Les thèmes que traite Paddy sont variés mais il fait attention de ne pas dévoiler de motifs sacrés. Il est très important pour lui de diffuser sa culture par l’intermédiaire de ses productions artistiques mais sélectionne des thèmes profanes ou tout au moins ce que l’on peut montrer aux non initiés. Jamais il se laisse à montrer des motifs interdits. Sa production est variée également puisque Paddy est un sculpteur accompli ainsi qu’un excellent graveur (gravure sur bois ou lino pour une production de gravures à l’occidentale mais il lui arrive de graver et peindre des pierres de sable). Ses peintures peuvent être très abstraites mais aussi réellement figuratives (avec des totems d’animaux)…toujours une réminiscence des peintures pariétales de sa jeunesse. Ses connaissances tribales importantes ont rendu service à l’anthropologue Richard Fullagan qui a travaillé sur les peintures rupestres du Kimberley. Coll : National Gallery of Australia, National Gallery of Victoria, Queenland Art Gallery,…
PADDY CARROLL TJUNGARRAYI Paddy est né à Yarrungkanyi, un site situé au Nord-Ouest de Yuendumu en 1927 ou un peu plus tôt. Son père est un Warlpiri / Anmatyerre et sa mère une locutrice Warlpiri / Luritja. Peu de temps après la naissance de Paddy, son père meurt de fçon dramatique, lors de ce qui est considéré comme le dernier massacre dans le centre de l’Australie, le massacre de Coniston, en 1928. Plus tard, Paddy aura peu de connaissances sur le « pays » de son père écar sa mère refusera de l’évoquer après cette tragédie. Il est initié près de Mt Doreen, avant la seconde guerre mondiale. Alors qu’il est séparé d’une partie de sa famille, c’est à Darwin, où Paddy servait dans l’armée pendant la seconde guerre mondiale (pour l’essentiel, il est ouvrier, il coupe du bois par exemple), qu’il retrouva deux de ses « frères ». L’un, Jimmy Kitson Jungurrayi deviendra l’une des grandes figures cérémonielles de la région de Willowra. Le pays de sa mère, dont elle a la charge spirituelle est située dans une vaste zone près d’Haasts Bluff et inclus notamment le site de Winparku. Paddy va grandir dans cette zone. Il faut avoir à l’esprit qu’à cette époque on distribue des rations alimentaires dans cette communautés et cela attire de nombreux Aborigènes. Vivien Anderson, dans sa biographie des artistes du Désert Occidenatl dit que Paddy n’oubliera jamais le goût de la nourriture traditionnelle, du bush, et d’ailleurs, il l’ évoquera régulièrement dans sa peinture. C’est un homme qui possède une complète connaissance de la liturgie, qui transmet par l’intermédiaire d’un vaste éventail de Rêves, dont Opossum, Goanna, Kangourou, Femme, Patate Douce, Serpent Tapis, Perruche, Patate du Désert, Larve Witchetty, Wallaby, Homme,… Il parle également un excellent anglais pour un homme né à la fin des années 1920. C’est son passage dans l’armée qui l’explique le mieux mais après la seconde guerre mondiale. Il a également travaillé comme mécanicien à la station télégraphique d’Alice Springs puis comme gardien de troupeau et charpentier, il posera des fils télégraphiques, fera un peu de cuisine pour un fermier et à eu de nombreux contacts avec les hommes blancs. Il a eu l’occasion de travailler avec « One Pound Jim Tjungurrayi », le père de Clifford Possum Tjapaltjarri qui va influencer de façon durable le mouvement artistique. Il vivra un moment à Mbunghara où One Pound adoptera Clifford (« one pound » se marie avec la mère de Clifford). Il s’installe finalement à Papunya et participe au conseil. Il amorce sa carrière artistique en 1977 alors qu’il vit au Nord de Papunya (à Three Mile Bore, à 3 miles de Papunya). Mais avant ça, il produit de très beaux objets comme des plateaux traditionnels qu’il peint. Il a pris l’habitude de réaliser ces objets depuis qu’il est jeune, mais les outils modernes facilitent leur exécution, autrefois il fallait se contenter de couteau en pierre. En 1981, c’est lui, avec la collaboration de Dinny Nolan, qui exécute la première peinture sur sable présentée en dehors du désert. En 1984, il est l’un des trois artistes (avec Clifford possum et Uta Uta Tjangala) conviés à la première exposition qui ne soit pas véritablement une exposition de groupe. Il est l’un des 5 artistes pré-sélectionné pour le projet de mosaïque pour le nouveau parlement à Canberra (le projet retenu est celui de Michael Nelson). Mais en 1988 ce sont ses motifs qui sont sélectionnés pour la commémoration du « Bicentenaire » et ont reproduit des cercles emruntés à une de ses toiles sur des billets de banque (billet de 10 dollars). En 1991, il participe à une série d’expositions aux USA. Paddy Carroll a eu l’occasion de visiter Brisbane, dans le Queensland, pour la première fois à la fin des années 1980, à l'époque où la Queensland Art Gallery (QAG – un musée important) montrait l'exposition «Balance 1990» organisée par Michael Eather et Marlene Hall. Michael a présenté Paddy à de nombreux artistes aborigènes locaux. Paddy était curieux de connaître la variété de styles et de techniques utilisés par ces artistes urbains. Lorsqu'on lui a demandé son avis sur une œuvre epointilliste particulière, qui ressemblait un peu à l'art produit dans le centre de l’Australie, Paddy a répondu : «bonnes couleurs... pas d'histoires !» Lorsqu'on a expliqué à l'artiste que les peuples aborigènes de nombreuses régions d'Australie avaient perdu leurs terres et leurs langues, avec la colonisation, Paddy a été véritablement ému. Cela faisait écho à son histoire personnelle, avec la mort brutale de son père. Paddy suggéra alors immédiatement que si les Aborigènes du Queensland voulaient peindre de « vraies histoires », il pourrait faire venir un certain nombre d'hommes âgés de Papunya à Brisbane et partager et enseigner des histoires à ceux qui ont peut-être perdu la leur ! En 1989, Michael se rend avec l'artiste Marshall Bell à Papunya et a visite le « pays » de Paddy à Mt Wedge. C'est également à ce moment-là que Michael et Marshall rencontrèrent Michael Nelson Jagamara. (Lors de ce voyage, une des peintures de Michael Nelson a été achetée pour Balance 1990 et la collection de la Queensland Art Gallery). Là aussi de nouveaux projets naissent et auront des répercutions artistiques très importantes sur l’œuvre de Michael Nelson Jagamarra. Paddy est retourné à Brisbane quatre fois au cours des années suivantes. En 1996, il a réalisé des œuvres à la FireWorks Gallery d'Ann Street, Fortitude Valley, pour la deuxième Triennale Asie-Pacifique (APT) à la Queensland Art Gallery pour All Stock Must Go! Peu de temps après, il a joué un rôle déterminant dans des échanges culturelles et des projets d’expositions. Plusieurs artistes de Brisbane se souviennent de la chaleur et de la bonne humeur de Paddy. En avril 2002, Paddy (avec Michael Nelson Jagamarra) participe à un atelier de cinq jours à la FireWorks Gallery. Paddy souhaitait depuis longtemps développer des styles expérimentaux avec le pinceau, mais il est âgé, affaibli et il parvient à peine à terminer neuf nouvelles œuvres sur papier et lin. L'artiste a laissé quatre des grandes toiles inachevés avec juste des croquis au crayon ; ceux-ci devaient être terminés lors de sa prochaine visite six semaines plus tard. Malheureusement, Paddy décéde pendant cette période ; il a alors été décidé que les artistes du Campfire Group termineraient ses toiles en hommage à un artiste australien unique. L'autorisation a été obtenue auprès de sa famille via des messages transmis par Michael Nelson Jagamarra au Conseil de Papunya. Paddy est un grand artiste mais avant tout un grand homme et jusqu’à sa mort, en 2002, beaucoup d’Aborigènes témoignaient leur respect, notamment en lui offrir un kangourou. C’était un homme calme, intélligent, à la présence indéniable. Il a oeuvré à la promotion de la culture aborigène avec détermination. Il a dit lors de son voyage aux USA : « nous ont du apprendre votre langue, c’est aujourd’hui à vous d’apprendre les notres ». Il aurait dit également que les Occidentaux avaient développé les techniques et que les Aborigènes s’étaient concentrés sur l’aspect humain et qu’ils avaient beaucoup à apprendre aux Blancs. Culturellement, mais aussi au niveau artistique il a eu une influence très grandes sur d’autres artistes warlpiri de Papunya comme Don Tjungurrayi, Two Bob Tjungurrayi,… Ses œuvres sont présentes dans d’importantes collections privées et publiques dont : Art Gallery of South Australia, Hank Ebes, Flinders University art collection, Parliament House, National Gallery of Australia, Artbank, Broken Hill City Museum, Victorian Museum, Art Gallery of Western Australia, Perth. Berndt Museum of Anthropology, University of Western Australia. Museum of Victoria, Melbourne. The Holmes a Court Collection, Perth. The Kelton Foundation, Santa Monica, U.S.A. Brisbane City Gallery (now Museum of Brisbane) Kluge-Ruhe Collection, University of Maryland, USA Mater Hospital Brisbane National Gallery of Australia, Canberra QAGOMA, Brisbane Australian Museum,
Paddy est né entre 1925 et 1930. Il est un homme de loi important du groupe linguistique walpiri et l'un des gardiens spirituels du site de Mina Mina, situé à plus de 400 km au nord-ouest d'Alice Springs et à l'ouest du mont Doreen et de Yuendumu dans le Territoire du Nord. Il a vécu de façon traditionnelle durant sa jeunesse avant qu'on l'oblige à s'installer dans une nouvelle communauté aborigène, celle de Yuendumu, qui est aujourd'hui un centre de peuplement très important pour le groupe warlpiri. On est alors dans les années 1950, peut-être 1957. À l'instar de nombreux aînés, Paddy a souffert longtemps d'une vision réduite. Après une opération réussie, il demande un «bâton de peinture» et entame sa carrière de peintre. En 2008, la galerie Trevor Victor Harvey de Sydney organise la première exposition personnelle de Paddy. Ses œuvres font bien entendu référence au site de Mina Mina, un site très important pour de nombreuses femmes Napangardi et Napanangka et des hommes Japangardi / Japanangka. Ils sont les gardiens du Rêve (Jukurrpa) de Mina Mina. Cette histoire raconte le parcours d’un groupe de Femmes Ancestrales de tous âges qui, au Temps du Rêve, se rendaient à l’est pour collecter de la nourriture, collecter des ‘ngalyipi’ (liane serpent) et se livrer à des cérémonies pendant leur voyage. Les femmes ont commencé leur périple à Mina Mina, où des "karlangu" (Bâtons à Fouir) ont émergé du sol. Prenant ces outils, les femmes ont voyagé vers l’est pour créer Janyinki et d’autres sites. Leur voyage les a menés loin à l’est. Le site de Mina Mina couvre une large surface. On y trouve de nombreux lacs, souvent asséchés en grande partie. Ils ont été créés par les Femmes Ancestrales. Les formes en 8, très présentes dans ses peintures , symbolisent une dépression qui se transforme en lac au moment des pluies et qui aurait cette forme. Souvent, comme les autres points d'eau de Mina Mina, il est asséché et se présente comme un lac de sel. Paddy décède en 2011 mais laisse ses enfants poursuivre de façon magistrale sa carrière. Son fils, John Lewis, ainsi que sa fille Margaret Lewis Napangardi sont de bons artistes. Quant à sa fille Dorothy, elle est l'une des plus célèbres artistes aborigènes et sont succès est immense.
Paddy Sims Japaltjarri Paddy Japaljarri Sims est né vers 1917 à Kunajarray (Mt Nicker), au sud-ouest de Yuendumu, sur un site où un certain nombre de pistes de Rêves s’interconnectent. Jeune, Paddy a occupé divers emplois. Il a été ouvrier agricole dans une ferme. Mais il a toujours conservé une vie assez traditionnelle, pratiquant la chasse par exemple. Son savoir est si vaste qu’à la fin de sa vie de nombreux ethnologues et anthropologues le considèrent comme l’Aborigène du centre de l’Australie ayant le plus de connaissances. A un moment il travaille à l’école de Yuendumu où il est chargé d’enseigner la chasse, la peinture, la danse,... Il est à l’origine du mouvement pictural à Yuendumu mais doit sa renommée à son voyage à Paris en 1989 pour la célèbre exposition « Les Magiciens de la Terre » au centre Georges Pompidou. En 2000 il grave avec Paddy Stewart 30 plaques dont on va tirer des gravures de petits formats. C’est avec ce travail très particulier que les deux hommes remportent le prix dans la catégorie « meilleure oeuvre sur papier » lors du Testra Award. Ses thèmes sont variés, preuve de ses larges connaissances. Ses oeuvres figurent dans de nombreuses collections publiques et privées et ont figuré dans des expositions qui ont marqué l’histoire de l’art aborigène. Si le bleu prédomine dans ses premières oeuvres, en vieillissant sa palette s’éclaircit et le jaune va prendre peu à peu le dessus. Il meurt en 2010 Collections : Araluen Art & Cultural Centre, Alice Springs, Art Gallery of New South Wales, Sydney, Art Gallery of Western Australia, Art Gallery of New South Wales, Australian National Gallery, Canberra, Australian Museum, Sydney, Art Gallery of South Australia, Art Gallery and Museums, Glasgow, Scotland, Donald Kahn, U.S.A. Flinders University art museum, Gordon Darling Foundation, Canberra, Queensland University of Technology Art Museum, Brisbane, Kelton Foundation, California, U.S.A. Museum and Art Galleries of the Northern Territory, Musée du Quai Branly, National Gallery of Victoria, Powerhouse Museum, Sydney, Seatle Art Museum, U.S.A. South Australian Museum, The Christensen Fund,…
Paddy Stewart Japaljarri Paddy Stewart « Cookie » Japaljarri est né en 1935. Il a travaillé dans les fermes et comme cuisinier (d’où son surnom de “Cookie”) à Papunya. Il est à Papunya au moment de la naissance du mouvement artistique dans le centre de l’Australie. Il y reste jusqu’au milieu des années 1970 avant de retourner à Yuendumu. Il a donc eu le temps de voir les peintures produites à Papunya et cela explique peut-être son implication dans les événements qui seront à l’origine du même phénomène à Yuendumu. Il joue un rôle important en tant que doyen mais aussi par son engagement dans la communauté : il siège au conseil municipal (l’équivalent), conduit le bus de l’école, participe à la Night Patrol et enseigne à l’école les traditions aborigènes. Il est l’un des artistes majeurs de Yuendumu. Nous avons évoqué dans un livre (« Des Rêves et des Hommes ») le projet des portes peintes, événement qui va permettre l’éclosion du mouvement artistique dans cette zone du Désert du Tanami. Sur les trente portes peintes, Paddy Stewart en réalise seul 17 et 3 autres en collaboration avec d’autres peintres. « « Nous avons peint ces Rêves sur les portes de l'école parce que les enfants devraient connaître nos lois. Les enfants ne les connaissent pas et ils pourraient devenir comme les Blancs, ce que nous ne voulons pas qu'il arrive » dira t-il plus tard. A L’époque, les jeunes font des graffitis un peu partout et beaucoup de jeunes sniffent des vapeurs d’essence. Un problème que les anciens vont tenter de solutionner en ramenant les jeunes vers la tradition. Pour couvrir les portes ils utilisent les peintures de l’école. La gamme de couleurs est donc plus large qu’à Papunya et l’emploi de couleurs plus vives reste encore aujourd’hui un signe distinctif de l’art de Yuendumu. Tout comme la peinture murale de l’école de Papunya n’est depuis longtemps plus visible (elle a été effacée), les portes sont aujourd’hui dans un musée, le South Australian Museum d’Adelaide, qui a acquis toutes les portes en 1995. Elles ont été restaurées mais avaient résisté jusque là ! Douze des plus belles portes ont été sélectionnées pour une exposition itinérante qui a fait le tour de l'Australie pendant trois ans. Il a été le premier avec Paddy Sims à se lancer dans la gravure en 2000 et nous l’avons vu, les deux amis remportent un prix artistique majeur avec une série de gravures. Surtout en 1988 il est sélectionné pour aller à Paris au centre Pompidou pour réaliser une peinture sur le sol pour l’exposition « les Magiciens de la Terre ». Il a participé à de nombreuses expositions de groupe, certaines prestigieuses mais il lui faudra attendre 2012 pour que s’ouvre, à Singapour, sa première exposition personnelle Il meurt en 2013 Collections: Aboriginal Art Museum, Utrecht, Art Gallery of New South Wales, Sydney, Art Gallery of Western Australia, Perth, Art Gallery and Museum, Kelvin Grove, Glasgow, Scotland, Duncan Kentish, Flinders University Art Museum, South Australia, Gordon Darling Foundation, Canberra, Museum & Art Gallery of the Northern Territory, Darwin, National Gallery of Australia, Canberra, National Gallery of Victoria, Melbourne, Newmont Mining, USA, South Australian Museum, Adelaide, Seattle Art Museum, U.S.A., Hank Ebes collection, Melbourne Araluen Art Collection, Alice Springs Central TAFE Perth, Awards 2001 Work on Paper Award for The 16th National Aboriginal and Torres Strait Islander Art Award (Testra Award) Exhibitions • 1988-89 Dreamings - touring New York, Los Angeles, Chicago, U.S.A. • 1989 Magicien de la Terre - ground installation, Paris • 1989 Westpac Gallery, Melbourne • 1989 Lauraine Diggins Fine Art, Melbourne • 1993 Haven Gallery, Melbourne • 1993-94 Aratjara - touring Dusseldorf, London, Humlebaek • 1999, 2002 Araluen Arts Centre, Alice Springs • 2000 5th Biennale de Lyon, France • 2002 Parliament House, Canberra
PANSY NAPANGARDI Aujourd’hui l’offre en matière de peintures aborigènes est très riche et variée. La plupart des communautés aborigènes, même isolées, même petites, possèdent un centre d’art et son groupe d’artistes. Le grand public n’a pas la connaissance de l’histoire de ce mouvement. Beaucoup cherchent une peinture décorative, peinte par un Aborigène. L’amateur, pourra juger la qualité de l’œuvre au travers de ses connaissances et aura un meilleure jugement sur ce qu’il voit. Ainsi, dans de larges zones géographiques ayant eu une importance considérable au niveau artistique, ne voit-on plus de nouveaux artistes émergés. Une part non négligeable de la production semble constitué de copies, même si les artistes (ou leurs représentants!) nous expliquent que les jeunes ont hérité de ces motifs et de ces histoires, et qu’il est logique de revoir des compositions très proches de celles réalisées par les anciens. On se moque bien du public, car on oublie qu’il s’agit d’un mouvement artistique. Il faut donc rendre hommage aux précurseurs qui ont forgé ce mouvement, qui l’ont influencé de façon durable, qui, au travers d’œuvres remarquables par leur qualité, leur force, leurs trouvailles, ont permis la reconnaissance de l’art aborigène et tracé le chemin aux nouvelles générations. Pansy Napangardi fait partie des artistes connus seulement des collectionneurs et spécialistes de l’art aborigène mais elle a pourtant eu une grande importance. Pansy est née en 1949 (entre 1940 et 1949) et a passé ses premières années dans le bush, vivant de façon traditionnelle. Ses parents ont rapidement rejoint la communauté d’Haast Bluff, où une mission chrétienne est installée et où on distribue des rations alimentaires. Son père, est un locuteur warlpiri possédant des droits importants sur le site sacré de Vaughan Springs. De ce côté paternel, Pansy héritera de nombreux Rêves dont elle s’inspirera plus tard pour peindre : Banane Sauvage, Serpent d’Eau, Kangourou, Cacatoes, Mangue Sauvage, et la Bergeronnette Willy. Sa mère est une locutrice Luritja, et de ce côté aussi elle va pouvoir puiser dans un éventail assez large de thématiques dont le Rêve des Sept Soeurs, Raisin Sauvage, Deux Femmes, Grotte Winpirri, Gibier du Bush, .… Pansy a perdu sa mère très tôt. C’est son oncle qui lui a transmis les Rêves de sa mère. Pansy n’a jamais fréquenté l’école mais a appris à survivre dans le bush. A cette période, Haasts Bluff servait aussi au gouvernement à tester des voix d’assimilation au travers notamment de l’élevage ; le centre d’Australie est largement occupée par des fermes d’élevage extensif. Beaucoup d’hommes seront employés, à un moment ou un autre, comme bouviers ou pour réaliser des clôtures. Pansy apprend à monter les ânes, les chevaux, et les chameaux ! (importés pour traverser le centre de l’Australie). C’est d’ailleurs à dos de chameaux, en 1959, que sa famille se déplace d’Haasts Bluff à Papunya, une nouvelle communauté que le gouvernement vient de créer. Elle va y apprendre l’anglais « en écoutant de temps en temps », tout en travaillant comme domestique. Elle effectuera des tâches ménagères régulièrement : Jeremy Long, un officier chargé de ramener les derniers nomades vers les communautés comme Papunya se souvient d’elle comme domestique à Haast Bluff. Là, Pansy va assister à la naissance du mouvement artistique. Celui ci va démarrer en 1971 mais ne concerner, dans un premier temps, que les hommes. C’est-à-dire que la toute nouvelle coopérative qui se met en place, n’a pas les moyens de confier le matériel à tous. Et on ignore encore la richesse des connaissances transmises par les femmes, et la richesse des rituels féminins. Mais Pansy est liée à de nombreux peintres. Elle apprend en observant des artistes bien connus comme Johnny Warrangkula et Kaapa Tjampitjinpa. Elle veut peindre. En dehors de quelques artistes comme Pansy, sa sœur Eunice ou encore Sonder Turner Nampitjinpa, les femmes ont commencé à peindre au début ou au milieu des années 1980 seulement. Et la plupart des femmes du Désert Occidental se familiarisent avec les techniques de peinture en aidant leurs maris à compléter le fond pointilliste. Pour Pansy, ce n’est pas le cas. Faisant preuve de liberté, d’indépendance, elle commence à s’exercer sur du papier et expérimente des collages avec des graines (les graines initi dont on fait des colliers ou des bracelets). Puis elle passe à la toile que par la suite, elle va tenter de vendre à Alice Springs, la seule ville du centre de l’Australie. Elle va passer de plus en plus de temps à Alice Springs et elle s’y installe définitivement à la fin des années 1980. Entre 1975 et 1983, date à laquelle elle se met à peindre pour le centre d’art, elle met sa carrière de peintre entre parenthèses. Entre temps, en 1978, elle va approfondir ses connaissances des terres de sa famille, des sites dont ses parents et grands parents avaient la charge spirituelle. Durant ce voyage, elle est accompagnée par des anciens, dont Old Mick Walungarri. Sur une large zone géographique, de Wiyinpirri à l’extrême oriental des chaînes d’Ehrenberg, de Illpilli (le site où sa mère est née et dont son grand-père était l’un des principaux gardiens) ou encore Kumparumba, les anciens lui montre les points d’eau, les sites remarquables et racontent les histoires anciennes, celles du Temps du Rêve relatives à ce territoire. Ce périple est l’occasion pour Pansy de se remémorer les détails des histoires traditionnelles et elle va pouvoir y puiser pour renouveler les thématiques. Ce qui marque la carrière de Pansy, en plus de sa précocité, c’est la richesse de son style. Presque jamais elle ne peindra de toiles très classiques, elle se distinguera quasi toujours par son le travail du fond, développant un style particulier. Pansy utilise toutes les harmonies allant de bleus foncés, de mauve ou de rose, de marron et de vert, et parfois basculant franchement dans les tons acidulés que seul le blanc, souvent présent, vient atténuer. C’est parfois les points blancs qui viennent couvrir un fond coloré. Elle utilise aussi très souvent deux tons pour peindre un même point, donnant une atmosphère très légère à ces compositions. Alors que les artistes de Papunya vont longtemps employer une gamme chromatique très restreinte, la palette si large de Pansy dénote. Ce n’est pas que la façon de peindre les points qui marque son œuvre ; c’est sa façon si personnelle de les déposer en larges zones, construisant sa peinture autour du fond et non plus seulement des motifs traditionnels peints à la brosse. Dans certaines œuvres, le champ de points devient presque le principal, l’histoire comme disent eux mêmes certains aborigènes, c’est-à-dire les motifs claniques, devenant très secondaires. Là encore, si aujourd’hui les couleurs vives envahissent bon nombre de peintures aborigènes, à l’époque, les choix de Pansy la singularisent franchement. Comme pour beaucoup d’artistes du centre de l’Australie, la couleur est un choix artistique mais pas seulement. Les couleurs soulignent la vitalité d’une zone qui paraît quasi désertique, mais qui pour les Aborigènes est une zone emplie de vie. Alors oui, s’il fallait résumer son style, on pourrait évoquer son côté très décoratif. Mais il ne semble pas que Pansy ait développé ce style pour plaire, pour vendre. C’est quelque chose qui lui est propre, qui colle à sa nature. Et c’est la première à peindre dans ce genre, avec cette légèreté. Et chez elle, pas de facilité comme chez beaucoup d’autres peintres qui multiplient les mêmes schémas, sans se donner à l’art. Son œuvre est foisonnante, elle a expérimenté de nombreuses séries, très différentes dans l’aspect, la touche et les tons ; preuve s’il en est qu’elle ne cherche pas à se conformer à la demande, à se répéter. On a ici affaire à une vraie artiste, sincère. Même si sa côte n’atteint pas celles d’autres grandes figures dont le style séduit d’avantage les amateurs d’art contemporain, il ne faudrait pas balayer d’un revers de main son apport important, son exemple, sa volonté. Et si certaines de ses pièces offrent un intérêt modéré, d’autres sont vraiment de bonne facture, très originales. Pansy est une artiste dont il faut redécouvrir l’œuvre. Il faut aussi dire qu’elle a baigné dans une atmosphère artistique avec de nombreux exemples autour d’elle. Eunice Napangardi a popularisé le thème du Bananier Sauvage peint de façon réaliste et très décorative, déjà en dehors du champ de la tradition pure. Son jeune frère, Brogus (Brogas) Tjapangati est très peu connu du grand public mais a été un excellent artiste, qui a été influencé dans le style par Clifford Possum Tjapaltjarri. Sa sœur Alice était mariée à Dinny Nolan Tjampitjinpa, l’un des fondateurs du mouvement. L’un des Rêves principaux de Pansy est le Rêve de Grêle, associé à celui de la Bergeronnette Willy. Au Temps du Rêve, au moment où, les déplacements d’Ancêtres (des sortes de divinités protéiformes) et leurs actions vont créer le monde, la Bergeronnette se déplaçait dans la zone du Désert Occidental, proche de ce qui est aujourd’hui la frontière avec l’Australie Occidental et celle du Territoire du Nord. Elle va croiser les Anciens qui vivaient à Illpilli, Elle leur dit que s’ils regardaient vers l’ouest, ils verraient un petit nuage mais aussi que bientôt ce nuage allait se transformer en orage et qu’ils devaient construire un brise-vent pour se protéger. Malgré la construction du brise-vent, d’énormes grêlons sont tombés, ont tué de nombreuses personnes et ont marqués le sol. Mais il y a désormais un point d’eau à Illpilli dont l’eau est froide c : elle est la résultante de la chute de cette grêle. Dans les premières publications sur l’art aborigène, les peintures de Pansy sont souvent reproduites. Son travail a été inclus dans de nombreuses expositions importantes en Australie où à l’international. Ses peintures sont montrées ainsi dans quelques-uns des musées australiens qui comptent comme à la Queensland Art Gallery à Brisbane en 1988 et présenté sur la couverture du catalogue The Inspired Dream mais aussi par exemple au moment de la présentation de la collection de la Fondation Richard Kelton, ou l'exposition « Karnta » à la New South Wales Art Gallery de Sydney (1991) et encore « Mythscapes » à la National Gallery of Victoria de Melbourne en 1989. Elle a eu deux expositions personnelles, la première à l'Opéra de Sydney en septembre 1988 par l'intermédiaire du Centre for Aboriginal Artists (pour qui elle a peint occasionnellement) suivie d'une à la Gallery Gabrielle Pizzi à Melbourne en mai 1989. D’autres suivront. En 1989, elle remporte un premier prix artistique majeur, le sixième National Art Award (aujourd’hui Testra Award) et en 1993 le Northern Territory Art Award. Ses œuvres figurent dans de nombreuses collections publique et privées dont : Holmes à Court Collections Queensland Art Gallery National Gallery of Victoria Museum and Art Galleries of the Northern Territory Donald Kahn Collection, Lowe Art Museum (USA) Hank Ebes Collections Artbank National Gallery of Australia the Kelton Foundation Collection, USA Art Gallery of New South Wales Hood Museum of Art, USA Central Collection, Australian National University, Canberra Pansy a débuté sa carrière artistique très tôt, en 1971. Elle a apprit en observant des artistes bien connus comme Johnny Warrangkula et Kaapa Tjampitjinpa. Pansy a perdu sa mère très tôt. C’est son oncle qui lui a transmis les Rêves de sa mère. A cette époque aucune femme aborigène ne peignait et on pensait que les femmes n’avaient pas de « Rêves » propres. En dehors de quelques artistes comme Pansy, sa sœur Eunice ou encore Sonder Turner Nampitjinpa, les femmes ont commencé à peindre au milieu des années 1980. Pansy va donc commencer à vendre ses toiles directement à Alice Springs avant de passer par la coopérative artistique de Papunya quand les femmes vont, elles aussi, se mettre à peindre. Pansy innova beaucoup (avec des collages en autre, du jamais vu dans la peinture du désert) et va développer un style particulier. Pansy utilise souvent des harmonies foncées de bleus, de mauves ou de roses, de marron et de verts ternes se fondant en lignes raffinées, alternant souvent avec du blanc. Elle utilise aussi très souvent deux tons pour peindre un même point. Elle trouve souvent son inspiration en se recueillant dans le désert. Ses Rêves comprennent entre autres : Banane Sauvage, Deux Femmes, Sept Sœurs, Grotte Winpirri, Gibier du Bush, Serpent et Kangourou. Pansy fait partie des quelques femmes artistes reconnues. En 1989 elle a remporté le National Aboriginal Art Award, un prix prestigieux et en 1993 le Northern Territory Art Award. Elle a participé à de très nombreuses expositions, personnelles, avec sa sœur ou en groupe, à travers le monde. Coll : Holmes à Court, artbank, National Gallery of Victoria, Queensland Art Gallery, Museums and Art Galleries of the NT, Donald Kahn Collection (USA), Ebes Collection, … Pansy a fait un break dans sa carrière entre 1975 et 1983
Ethnie Pintupi / Luritja – Communauté de Kintore – Désert Occidental Cette peinture décrit le site de Kungkiyunti (Browns Bore), à l’ouest de Haasts Bluff. Un groupe important de Femmes y campa, alors qu’elles se dirigeaient vers l’Ouest, cherchant de la nourriture, dont des baies, des tomates sauvages et des graines avec lesquelles ont fait une sorte de farine. Elles vont périr durant leur voyage, ne pouvant se réchauffer car elles avaient égaré leurs bâtons à feu. Les lignes symbolisent les dunes que les femmes ont traversées durant leur déplacement. Pantjiya, est née vers 1936, dans le désert, près de Haasts Bluff. Son demi-frère est Shorty Lungkata, l’un des artistes importants de la création du mouvement artistique aborigène. Elle se souvient de sa vie nomade et d’avoir reçu des rations alimentaires de blancs qui traversaient le désert en chameau. Elle se marie à George Tjangala et dans les années 1960 la famille se déplace vers Papunya, là où le mouvement pictural va s’amorcer en 1971. Son mari a sans doute peint quelques toiles dès le début des années 1970 (des doutes viennent du fait que les noms changent parfois, que certains individus portent plusieurs noms…). Il continuera à peindre jusqu’à sa mort en 1989. Durant les derniers mois de sa vie, Pantjiya l’assiste probablement dans le travail pointilliste. Mais les femmes n’ont l’occasion de peindre qu’à partir de 1994 lors d’un projet en commun entre les artistes de Haasts Bluff, où les femmes ont accès à la peinture, et celles du Désert Occidental. Deux ans plus tard, la coopérative donne enfin leur chance aux femmes. Pantjiya attend 1997 pour peindre quelques petits formats puis après plusieurs mois se lance franchement dans l’aventure artistique. Elle va s’imposer comme l’une des artistes importantes du Désert Occidental. Collections Artbank, Sydney Aboriginal Art Museum, Hollande
Patricia Jackson Napanangka est née en 1983 et vient de la communauté de Kintore dans le désert occidental. Patricia est une femme Pintupi et vient d'une famille pleine d'artistes talentueux et respectés. Elle est la petite-fille de Walangkura Jackson Napanangka, artiste importante de cette région, même si elle n'est pas très connue du grand public (essentiellement du fait d'une production trop réduite). Patricia a commencé à peindre avec le soutien et l'aide de sa grand-mère, elle a commencé à terminer le fond pointilliste de ses peintures. En 2009, elle a commencé à peindre ses propres œuvres. Ses œuvres présentent les histoires traditionnelles de son pays. Elle donnera souvent le titre à ses œuvres «My Grandmother's Country» et elles détaillent d'importants messages culturels et spirituels concernant les cérémonies traditionnelles des femmes qui ont lieu sur les sites dont elle a la charge aujourd'hui.
PATRICK MUNG MUNG (ethnie Gija – né vers 1948 Patrick est le fils d’un des plus célèbres artistes aborigènes : Georges Mung Mung. Celui –ci était un grand initié et a contribué à rendre célèbre la communauté de Turkey Creek grâce à ses peintures, ses sculptures mais aussi ses enregistrement de chants. Son style était très figuratif par rapport aux autres artistes de cette région. Patrick, aujourd’hui l’un des doyens de cette communauté est un personnage important en tant qu’artiste mais aussi par son statut : il est l’actuel gérant de la coopérative artistique de cette communauté. Bénéficiant de l’expérience des artistes aujourd’hui disparus comme son père mais aussi Rover Thomas, Jack Britten,…et des connaissances tribales dont il a hérité, Patrick s’est vite imposé comme un artiste de talent. Il se met à peindre en 1991 juste un peu avant la disparition de son père. Cherchant de nouvelles techniques il a en chauffant les mélanges de pigments et gommes, obtenue des effets très lisses par exemple. Il a beaucoup travaillé à ses débuts sur les nuances de teintes très proches. Désormais, il met à profit ses connaissances techniques pour décrire « son » Pays dans un style plus classique pour un Gija. Coll : National Gallery of Victoria (Melbourne), Artbank Coll (Sydney), Kerry Stockes Coll, National Australia Bank, Nibberluna Coll,… . En 1999 il a remporté le East Kimberley Art Award et a eu droit l’année suivante à une exposition personnelle dans l’une des plus fameuses galeries australiennes.
Patrick Tjungurrayi Olodoodi effectue la navette entre Balgo et Kintore ou Kiwirrkurra et son style est à cheval entre ceux de ces zones. Né entre 1935 et 1943. Il rejoint à pied la mission de Balgo où il reviendra pour vivre avec sa famille jusqu’à la création de la communauté de Kintore. Mais peu après son arrivée, son père décède et Patrick décide de partir. Son sens de la curiosité et de l’aventure le mène à parcourir des territoires immenses : de Broome à Warburton. Chaque étape est une occasion d’en apprendre d’avantage sur les langues des voisins (les dialectes principaux de Patrick sont le pintupi et le kukatja), sur leur culture et la géographie du pays. Il réside alors dans de nombreuses communautés et occupe divers emplois avant de se lancer dans la peinture (à Balgo vers 1986 même si on trouve la trace de quelques toiles peintes par Patrick dès 1978, sans doute à Papunya). Pendant plusieurs années, il a vécu entre Balgo et les communautés pintupi de Kintore et de Kiwirrkurra où il finit par se fixer plus régulièrement avec sa femme, Miriam Napanangka. Il peint donc pour deux coopératives (Balgo et Kiwirrkurra) tout comme son frère, Brandy. Ses connaissances approfondies lui permettent de peindre des thèmes associés à de très nombreux sites (ses peintures s’inspirent le plus souvent de Cycles Tingari - associés notamment au site de Kallianku mais aussi de Myilili, Palipalintjanya, Kurra, Litalyi, Ngarru, tous situés autour de Jupiter Well aux motifs du Rêve du Python Arc-en-Ciel « Wanawarra »). Et dès le départ, les anciens qui peignent alors le considèrent avec respect compte tenu de son parcours. À la fin des années 2000, il s’impose comme l’un des artistes prééminents de cette zone. C’est qu’avant sa production est peu abondante. Et surtout, en 2001, un incident va avoir des conséquences sur sa peinture. Des pluies très abondantes provoquent des inondations terribles à Kiwwirrkurra, l’une des communautés les plus isolées d’Australie (700 km à l’ouest d’Alice Springs). Les quelques 170 habitants doivent être évacués en urgence, par hélicoptère. Alors que les gens sont dispersés entre plusieurs autres communautés, Patrick retourne à Balgo. C’est là qu’il développe peu à peu une nouvelle approche dans son travail. Sous l’influence des peintres de Balgo, sa palette s’élargit et il retrouve le plaisir de peindre avec les rouges, oranges, jaunes…des teintes brillantes auxquels les peintres du Désert Occidental ont peu accès (un choix de la coopérative, la célèbre Papunya Tula). Les roses, violets, bleus viennent s’ajouter aussi, y compris après le retour à Kiwiirkurra, près d’un an plus tard (délai nécessaire à la reconstruction et aux aménagements à Kiwirrkurra). Mais ce n’est pas seulement la palette qui s’est modifiée. Chez lui, la cartographie classique et les histoires associées aux Ancêtres Tingari (décrit au travers la peintures, les chants et les danses sous le nom générique des Cycles Tingari) des autres artistes pintupi sont rares. L’abstraction semble plus importante. Les motifs gravés sur les coquilles perlières du Kimberley sont arrivés Balgo à Kiwirrkurra et même plus au Sud (on pense aux œuvres de Timmy Payungka, Ray James Tjangala ou Cliff Reid). Patrick se les approprie (les formes de créneaux) et les généralise dans un style hybride et personnel où les symboles des coquilles se mêlent à ceux des peintures corporelles ou aux motifs anciens évoquant la topographie, les éclairs, les nuages, l’eau tombant sur le sol, formant des petits cours d’eau, le feu brulant le bush et le revivifiant… Les œuvres plus récentes, malgré un état de santé déclinant, sont de plus en plus marquées par la couleur, les teintes chaudes et une texture plus épaisse, là aussi un retour au style des peintres de Balgo. Unique, la peinture de Patrick rencontre un succès mérité depuis quelques années. Dans un court essai Luke Scholes décrit Patrick comme un peintre poète et un passeur d’histoires de génie. Pour lui Patrick nous livre une très sincère image du désert, qui serait comme une vision intérieure, une vision que Patrick partage avec les autres initiés aborigènes, pour qui, cette terre si dure pour nous, occidentaux, et en fait d’une grande richesse. Collections : Artbank Collection Art Gallery of New South wales Holmes a Court Laverty Coll Corrigan Coll Artbank South Australian Museum Art Gallery of New South Wales Aboriginal Art Museum, Hollande Prix: Testra Award 2008 Western Australian Indeginous Art Award 2008
Patrick Japangardi Williams est né à Yuendumu, une communauté aborigène isolée située à 290 km au nord-ouest d'Alice Springs, dans le centre de l'Australie. Il est le petit-fils de Gayle Napangardi Gibson, peintre active du centre d'art de Yuendumu. Patrick a grandi dans la communaut et a fréquenté le Yirara College, un internat réservé aux Aborigènes à Alice Springs. En 1996, il a déménagé et vit maintenant à Nyirripi, à l'origine une antenne de Yuendumu, mais à présent une petite communauté située à 120 km au sud-ouest de Yuendumu. Il y a ici quelques très bons artistes. Patrick a commencé à peindre en 2012, après avoir «observé ma femme. . . ça me fait plaisir de peindre ». Il peint essentiellement deux thèmes, le Rêve d'Eau (Ngapa Jukurrpa) de son grand-père et celui associé au site de Mina Mina dont les droits lui viennent de son père. Ici il décrit Mina Mina, un site de rêve très important, notamment pour femmes qui y viennent de très loin. Il est situé loin à l’ouest de Yuendumu, près du lac Mackay et de la frontière avec l'Australie-Occidentale. Les «kirda» (propriétaires) de ce Rêve sont les femmes Napangardi / Napanangka et les hommes Japangardi / Japanangka; Il existe un certain nombre de ‘mulju’ (Points d’eau) et un ‘maluri’ (sites argileux) à Mina Mina. Au Temps du Rêve, des Femmes Ancestrales ont dansé à Mina Mina et des "karlangu" (bâtons à fouir) ont surgi du sol. Les Femmes ont rassemblé les Bâtons, puis se sont dirigées vers l’est, en dansant, en cherchant de la nourriture, en collectant des ‘ngalyipi’ (liane serpent) et en créant de nombreux sites au fur et à mesure. «Ngalyipi» est une plante grimpante ressemblant à une corde. Il est utilisé pour les cérémonies. L'itinéraire de ce Rêve va bien au-delà du pays Warlpiri. La piste a traversé Coniston dans le pays du groupe anmatyerre à l'est, puis s'est poursuivie jusqu'à Alcoota et Aileron, loin au nord-est de Yuendumu, puis dans le Queensland. Dans de nombreuses peintures inspirée par ce thème, des lignes sinueuses sont utilisées pour représenter le «ngalyipi» (liane serpent). Les cercles concentriques sont souvent utilisés pour représenter la ‘jintiparnta’ (les truffes du désert) que les femmes ont ramassée, tandis que les lignes droites peuvent être utilisées pour représenter le ‘karlangu’ (bâtons à fouir).
Peggy Napurrurla Granites est née en 1958 sur les terres de la ferme d'élevage de Gordon Downs, en Australie Occidentale. Elle est la fille de Peggy Napaljarri Rockman, elle même artiste et Jampu Jakamarra. Quand elle était jeune, ses parents ont été transférés à Lajamanu, une communauté aborigène située à la limite nord du désert de Tanami, à mi-chemin entre Darwin et Alice Springs et à 55 km au sud-ouest de Katherine. Peggy est allée à l'école locale avant d'être envoyée au Kormilda College, un pensionnat aborigène à Darwin. Quand elle a fini ses études, elle est retournée à Lajamanu. «À cette époque, j’apprenais juste… c’était passionnant… de voyager entre les communautés… d’apprendre les connaissances associées à « son pays ».» En 1980, elle s’est installée à Yuendumu, Peggy a commencé à peindre en 1998. Cette histoire de Pirlarla Jukurrpa (Rêverie de Haricot de cornouiller - dogwood tree bean Dreaming ) vient du pays près de Yiningnarra, au sud de Rabbit Flat et à plusieurs centaines de kilomètres au nord-ouest de Yuendumu. Cette Jukurrpa se déplace vers l'ouest et commence près de Yumurrpa. Des Femmes Ancestrale du Temps du Rêve de la sous-section Napurrula / Nakamarra ont voyagé et ont collecté les "pirlarla" (graines et cosses) de l’arbre "wakirlpirri" (une variété d'acacia), une source de nourriture précieuse et très prisée. Pendant la période estivale, les gousses de ‘pirlarla’ sont collectées, brûlées puis broyées. Le jus des graines est également comestible. Les gardiens de ce Rêve sont les hommes Jakamarra / Jupurrurla et les femmes Nakamarra / Napurrurla.